LE FOUDEBOLE / COUPE du monde / G. ZEter / JUILLET 2006

Le Foutebôl par G-Zeter – juillet 2006
 

Le FoutebĂ´l est une dĂ©viance ludico/sociĂ©tale vraisemblablement très ancienne, remontant aux origines de l'humanitĂ©. C'est Adam et Eve qui disputèrent la première partie recensĂ©e (championnat de la Genèse) avec une pomme car Adidas en grève ne pu fournir les ballons.  Les choses se gâtèrent rapidement : Eve perdant Ă  la mi-temps, bouffa la pomme pour interrompre le jeu et faisant diversion, se jeta avec concupiscence aux … d'Adam qui la forniqua faute de pouvoir continuer Ă  jouer. Le Bon Dieu qui s'Ă©tait dĂ©placĂ© pour assister Ă  la rencontre se fâcha tout rouge et les vira en beuglant Remboursez ! Tandis qu'Adam achevait de vider les siennes.

Le Foutebôl tomba alors en désuétude, favorisant à contrario les activités reproductrices d'Adam et d'Eve, puis de leur descendance et de la descendance de leur descendance et ainsi de suite jusqu'à ce qu'un petit merdeux névropathe de la énième génération décidât de faire autre chose que de copuler.

C'était un petit gars malingre au caractère teigneux manifestant un vrai talent pour expliciter toute la hargne de sa complexion en frappant du pied tout ce qui traînait à terre. Ses petits camarades ne l'aimaient guère car ils redoutaient d'être la cible de ses tirs pédestro-sismiques et ainsi pour s’en défendre retournaient-ils à l’envoyeur de la même manière un bol; ainsi l'avaient-ils surnommé "fou du bol" (bol désignant la boîte crânienne et par extension ce qu'elle contenait). Ca faisait des bagarres auxquelles tout ce petit monde finissait par prendre un malin plaisir. Tant et si bien que l’éthos (les règles) furent établies...

 

Le FoutebĂ´l et son climax lexical

Ne me demandez pas pourquoi ça devint "football" (prononcez "foutebĂ´l") ce qui signifie, mot Ă  mot, "pied balle".  Il est vrai que "pied balle" ne veut rien dire. Vous trouverez dans votre dictionnaire les mots, pied-Ă -terre, pied-de-biche, pied de nez, piĂ©destal, piĂ©douche, piĂ©tĂ©, pietĂ , piĂ©taille, piĂ©ton, piĂ©zo-Ă©lectrique, mĂŞme si vous ĂŞtes crĂ©atif, piedo-laryngologiste et etc., mais jamais "pied balle".

Comme en tout art mutatif - FoutebĂ´l – Football deux principiels s'imposent : primo, l'anglicisme "football" aurait du ĂŞtre "shoesball" (chaussures balle), car on ne joue pieds nus, ou sinon ça devient du "va nu pied balle" et alors lĂ  le "barefootball" devient aussi inepte en sa sĂ©mantique qu’un sujet de thèse concernant l’aniconique religieux. Deusio, ce vocable est un mĂ©li-mĂ©lo salmigondis, ou un gargouillis de verbiage qui ressemble Ă  de la mangeaille qui hĂ©siterait entre pudding et porridge (avec l’impression de mâcher une patate chaude lorsque vous le prononcez… FoooooottttebĂ´lllll).

 

Le Foutebôl – Un Syncrétisme

La confusion, commencée dans le rapport du signifiant au signifié, continue dans l'idée que se font les protagonistes d'une partie de "pied balle". Quand une équipe perd, elle considère qu'elle a gagné parce que sa défaite n'est pas aussi lourde que ce qu'elle avait prévu; quand une équipe gagne, elle estime qu'elle a perdu puisque sa victoire n'est pas assez éclatante à son goût; quand la partie est nulle (dans toute sa vérité), soit les équipes pensent avoir gagné parce qu'elles n'ont pas perdu, soit l'inverse ou son opposé d’ailleurs. N'essayez pas de comprendre, encore moins d'expliquer que ce sport subtil remplit une fonction esthétique particulière dans le continuum onirico spéculatif, vous gâcheriez votre vitalité et votre effervescence intellectuelle…

La prolifĂ©ration lapinesque des compĂ©titions et leurs organisations ubuesco-kafkaĂŻennes constituent l'un des effets les plus visibles de cette confusion : On recense des Ă©quipes bambines, poussins, juniors, espoirs, seniors, gĂ©rontes, amateurs, semi amateurs, semi professionnelles, professionnelles, de ligue, dĂ©partementales, interdĂ©partementales, rĂ©gionales, interrĂ©gionales, nationales, d'honneur( ?), de troisième, de deuxième, de premières divisions. Un bocson redoutable en comparaison duquel le code gĂ©nĂ©ral des impĂ´ts ressemblerait Ă  une paisible leçon de guitare sommairement donnĂ©e par un Ouzbek larmoyant en rupture de banc sur fond d’extermination des thons en mer d’Aral.

Pour les compĂ©titions (les "compètes" dixit les initiĂ©s), cela relève du dĂ©lire maniaco-dĂ©pressif suraigu: pour toutes les catĂ©gories d'Ă©quipes dĂ©crites plus haut, on prĂ©voit des matchs amicaux (ce qui peut laisser penser qu'il existe Ă©galement des matchs inamicaux, voire franchement hostiles, voir meurtriers), des coupes, des championnats, des championnats de championnats, des coupes de coupes, des championnats de coupes et des coupes de championnats, continentaux, intercontinentaux, mondiaux, et peut-ĂŞtre bientĂ´t interplanĂ©taires et galactiques. Trouvez le nombre de combinaisons possibles et vous obtiendrez la distance de la Terre Ă  l'Alpha du Centaure en divisant par PI 3,14.  Une inflation vertigineuse qui relègue l’œuvre de Proust Ă  un aimable SMS en Javanais ou Serbo-Bolivien. Tant et si bien qu'Ă  la fin, tout le monde peut gagner, mais personne ne peut gagner : si tout le monde est gagnant, personne n'est gagnant, donc tout le monde est perdant, et si tout le monde est perdant, en vĂ©ritĂ© personne n'a perdu, puisque la dĂ©faite suppose nĂ©cessairement la victoire et inversement, et ainsi de suite jusqu'Ă  toujours. J’ai d’ailleurs personnellement observĂ© que le jargon du jeu de "pied balle" rĂ©vĂ©lait des refoulements - aussi notoires que caractĂ©risĂ©s - des activitĂ©s qui font la joie et le bonheur de tout ĂŞtre humain normalement constituĂ©. Ainsi des expressions telles que "c'est la sĂ©ance des tirs au but" peuvent ĂŞtre contre pĂ©trĂ©es en "c'est la sĂ©ance des bites au rut", ou bien encore "le coup atteint son but" en "le bout atteint son cul".

 

Le Foutebôl – Ecole de création autistique

 Comme on le voit, le jeu de "pied balle" crĂ©e et entretient des aberrations langagières et sociales qui se nourrissent mutuellement les unes des autres en donnant corps Ă  un système hyper structurĂ© et bouffi de lui-mĂŞme, dont la finalitĂ© ultime est, tel un trou noir ou un siphon de lavabo, d'engloutir les individus qui s'en approchent ou subsĂ©quemment d’observer les dĂ©gradantes contorsions manchotes d’hordes encaleçonnĂ©es sudoripares qui se disputent sur gazon l'honneur minuscule d'ĂŞtre champions de "pied balle". Je dois dire que l’entĂ©lĂ©chie n’est pas de mise car comment pourrait percevoir l'esthète de base une beautĂ© infinie dans ces trottinements patauds de vingt-deux velus qui poussent des balles comme on pousse un Ă©tron, en ahanant des râles vulgaires de boeufs Ă©teints. Quel basibouzouck en rut oserait manifester publiquement sa libido en s'enlaçant frĂ©nĂ©tiquement comme ils le font par paquets de huit, Ă  grands coups de pattes grasses et mouillĂ©es, en ululant des gutturalitĂ©s simiesques Ă  choquer un chanoine pĂ©dophile.

Comme disait Pierre Desproges « VoilĂ  bien la diffĂ©rence entre le singe et le footballeur. Le premier a trop de mains ou pas assez de pieds pour s'abaisser Ă  jouer au football. Â»

 

Le Foutebôl et l’effet Saussurien

 Une chose est sure, c’est que les jours de « grandes rencontres Â», lĂ  oĂą les arsouilles du jeu de "pied balle" et autres, gouapes et frapadingues en tous genres vibrez aux stades ou Ă©clusez maintes cervoises dans des estaminets en tout genre sentant les dĂ©jections alĂ©atoires ; Moi, je recherche la compagnie des femmes. Y compris celle des vĂ´tres que je ne rechigne pas Ă  culbuter en un corner suave sur deux centimètre de gazon, dru et illustrant mon gĂ©notexte… Et ainsi se recrĂ©ait la première mi-temps entre Adam et Eve… La vie est un cycle rond avec des idĂ©es courbes, tel un ballon de foutebĂ´l !

 



23/10/2006
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